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DECEMBRE l5gO. 113
ris qui sont décédés én ladite ville de Paris, depuis Pasques i5go jusques à Noël, est de soixante - deux; desquels je recouvrai une liste avec leurs noms et surnoms, qui me fust baillée le lundi dernier de l'an 1590. Le jeudi ao de decembre i5go, veuille de la Saint-Thomas, mourust à Paris en sa maison maistre Ambroise Paré, chirurgien du Roy, aagé de quatre-vingts ans, homme, docte, et des premiers de son art; qui non obstant les temps avoit tousjours parlé et parloit librement pour la paix et pour le bien du peuple : ce qui le faisoit autant aimer des bons comme mal vouloir et haïr des meschants, le nombre desquels sur-passoit de beaucoup l'autre, principalement à Paris, où les mutins avoient toute l'auctorité : non obstant .lesquels ce bon homme, se fiant possible à ses vieux ans, comme Solon, ne laissoit à leur dire la verité. Et me souviens qu'environ huict ou dix jours au plus avant la levée du siege, M. de Lyon passant au bout du pont Saint-Michel, comme il se trouva assiègé d'une* foulle de menu peuple mpucant de faim, qui lui crioit et lui demandent du pain ou la mort, et ne s'en sachant comment depestrer, maistre Ambroise Paré, qui se remontra là, lui va dire tout haut : « Monseigneur, « ce pauvre peuple ici que vous voies autour de vous «'meurt de male rage de faim, et vous demande mise-« ricorde. Pour Dieu, monsieur, faites-la lui, si vous «c voulés que Dieu vous la face; et songes un peu à la « dignité en laquelle Dieu vous a constitué; et que les « cris de ces pauvres gens qui montent jusques au ciel « sont autant d'adjournemens que Dieu vous envoie pour « penser au deu de vostre charge, de laquelle vous lui « estes responsable. Et pourtant selon icelle, et la puis* 46. 8
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